Presse

Patricia Atallah, une voix dédiée aux Libanais

L’Orient Le Jour Campus | VIVRE, 10 mars 2011

Les jeunes de la diaspora : des Libanaises de Paris s’engagent pour le Liban

Elles sont jeunes, dynamiques, motivées et se mobilisent en faveur de leur pays d’origine. Qu’elles se chargent de promouvoir leur culture d’origine, de créer un esprit d’entraide, ou encore de nouer des contacts avec leurs compatriotes résidant au Liban. L’Orient Campus est parti à leur rencontre.

Patricia Atallah, une voix dédiée aux Libanais

vivrePar Pauline MOUHANNA | 10/03/2011

Vous avez donné un concert gratuit dédié́ à la paix au Moyen-Orient. Ce n’est pas la première fois que vous participez généreusement à des événements organisés en France en l’honneur du Liban et du Moyen-Orient. Pourquoi cet engagement ?

J’ai grandi en France mais je suis avant tout libanaise et pour moi l’amour de mon pays passe par la promotion de sa culture musicale, de sa richesse patrimoniale. Chanter est donc le symbole de mon attachement à mon pays d’origine. Quand on me propose de participer à un événement dédié́ au Liban, je me sens avant tout honorée. Ça me permet concrètement de transmettre les valeurs auxquelles je suis attachée. Le 15 janvier dernier, c’est le dialogue islamo-chrétien qui était à l’honneur. Or, pour moi, c’est important que les Libanais de la diaspora prennent conscience de l’importance de ce dialogue. D’autres occasions m’ont donné l’opportunité́ de rendre hommage à des écrivains libanais. En 2008, avec d’autres artistes, nous avons célébré́ le 125e anniversaire de la naissance de Gibran Khalil Gibran. Un moment magique qui m’a permis aussi de rencontrer un public exceptionnel.

Ce jour–là, les Libanais vivant à Paris ont découvert et apprécié́ votre talent. Qu’avez-vous ressenti ?

Ma mère avait les larmes aux yeux, mon père était ému et moi j’étais contente d’être si bien entourée par 6 musiciens. J’étais vraiment sur un nuage. En rentrant chez moi, les messages provenaient de partout. Les gens ont beaucoup aimé. En fait, pour moi, tout ce qui importait c’était de savoir que la majorité́ du public a apprécié́ ma façon d’interpréter les chansons telles que « Imani Sateh » de Fayrouz, ou d’autres faisant partie de notre patrimoine. Je tenais à faire parvenir les sensations orientales tout en sachant que je suis très influencée par le lyrisme occidental. On ne peut pas d’ailleurs dire que l’exercice n’est pas difficile. Certaines artistes orientales comme la Syrienne Lena Chamamyan ont relevé́ le défi à merveille. Elle revisite les grands classiques orientaux tout en ajoutant une superbe touche de jazz. Aujourd’hui, adapter « le tarab assil » à l’évolution est primordial. Mais pour ça, il faut que les musiciens libanais acceptent de nous suivre. Or pour certains, c’est presqu’une trahison de transformer le patrimoine libanais.

Vous créez des blogs dédiés au Liban, participez à la création d’associations. Jusqu’à quand ce militantisme au sein de la diaspora libanaise ?

À jamais (rire). Sérieusement, mes activités associatives me permettent une fois de plus de faire connaître la culture locale. Grâce au Club libanais du livre de France que nous avons créé́ l’année dernière, nous favorisons surtout les livres d’auteurs libanais qui retracent la diversité́ culturelle, le dialogue, la coexistence pacifique et l’instauration de la paix. Quant au blog portant sur le Liban, c’est un projet qui me tenait à cœur. J’ai constaté le manque de sites traitant de la culture locale, les sujets de société́. Je sélectionne très régulièrement les articles les plus intéressants et je les poste presque tous les jours sur le blog : http://phenixblanc.net